Des chercheurs étudient le SOPK, cause d’infertilité féminine, et testent des anticorps ciblant l’hormone anti-Müllérienne lors de la mini-puberté, révélant une piste thérapeutique prometteuse.
Le SOPK, principale cause d’infertilité féminine, pourrait trouver une solution grâce à une piste thérapeutique innovante ciblant l’hormone anti-Müllérienne par des anticorps. Lors de la mini-puberté, des chercheurs de Lille révèlent des avancées majeures ouvrant la voie à un nouveau traitement.
Comprendre le SOPK : un déséquilibre hormonal aux lourdes conséquences
Le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) est une pathologie hormonale chronique qui touche près d’une femme sur dix en âge de procréer. Il se caractérise par un excès d’hormones androgènes, notamment la testostérone, et par une ovulation irrégulière, voire absente. Ce déséquilibre hormonal entraîne une cascade de symptômes parfois invalidants : acné, hyperpilosité, surpoids, règles irrégulières, et surtout, infertilité féminine. En plus de ses effets physiques, le SOPK a un impact émotionnel important : sentiment de perte de contrôle sur son corps, stress lié à la fertilité, isolement. Il est encore sous-diagnostiqué, en partie à cause de la variabilité des symptômes d’une femme à l’autre. Heureusement, les recherches avancent pour mieux comprendre ce syndrome complexe. Pour aller plus loin, découvrez notre article sur les troubles hormonaux chez les adolescentes.
Une avancée scientifique majeure contre l’infertilité féminine
Alors qu’aucun traitement curatif ne permet encore de guérir le SOPK, une avancée notable vient bousculer les approches actuelles. Une équipe de l’Inserm, en collaboration avec le CHU de Lille, a mené des travaux prometteurs en ciblant directement l’hormone anti-Müllérienne, produite en excès chez les personnes atteintes de SOPK. Les chercheurs ont développé des anticorps capables de bloquer cette hormone et ont testé leur efficacité sur des souris. Résultat : les symptômes associés au SOPK — comme les troubles métaboliques et l’infertilité féminine — ont été significativement réduits. Cette percée ouvre la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques, en s’attaquant pour la première fois à une cause supposée du syndrome. Une avancée qui nourrit l’espoir d’améliorer la vie de nombreuses femmes.
La mini-puberté, une phase clé pour comprendre l’origine de cette pathologie
Les chercheurs ont identifié une phase critique dans le développement du SOPK : la mini-puberté. Cette période transitoire survient dans les premières semaines de vie, et se caractérise par une montée hormonale qui prépare l’organisme aux fonctions reproductives. Chez les souris, des injections précoces d’hormone anti-Müllérienne durant cette mini-puberté ont provoqué, à l’âge adulte, les symptômes typiques du SOPK : troubles métaboliques, absence d’ovulation, prise de poids. Ce lien entre la mini-puberté et le SOPK ouvre une piste de compréhension inédite : le syndrome pourrait s’ancrer dès la naissance. Cela explique peut-être pourquoi certaines femmes présentent des signes dès l’adolescence, bien avant le diagnostic officiel. Étudier cette fenêtre de vulnérabilité pourrait donc permettre de développer des mesures préventives.
Blocage de l’hormone anti-Müllérienne par l’anticoprs Ha13: une nouvelle piste thérapeutique
Pour tester leur hypothèse, les chercheurs ont mis au point un anticorps appelé Ha13, capable de bloquer les récepteurs de l’hormone anti-Müllérienne. Ces récepteurs sont présents dans les ovaires, mais aussi dans les neurones qui produisent la GnRH, une hormone clé de la reproduction. Les tests effectués sur des souris ont montré des résultats encourageants. Lorsqu’il est administré juste après la naissance, Ha13 permet de prévenir les symptômes du SOPK. Chez les souris adultes déjà atteintes, il parvient à restaurer les cycles menstruels et normalise les niveaux d’androgènes. Cette avancée donne un aperçu d’une véritable piste thérapeutique pour le traitement du SOPK, en agissant en profondeur et non plus uniquement sur les symptômes extérieurs. Il reste désormais à adapter cette molécule aux spécificités humaines.
Suivez la communauté des parents sur Facebook Badabim pour ne rien manquer des prochaines avancées sur le sujet.
Source: https://presse.inserm.fr/sopk-une-nouvelle-piste-therapeutique-contre-lune-des-principales-causes-dinfertilite-feminine/70315/ publié le 11 avril 2025.
Laisser un commentaire