- La sélectivité alimentaire est une phase de développement normale chez plus de la moitié des enfants.
- Adopter une approche positive et sans pression est plus efficace que la contrainte pour encourager l’enfant à goûter.
- Impliquer les enfants dans la préparation des repas et les courses renforce leur familiarité et leur curiosité envers les aliments.
- Éviter de qualifier les aliments de « bons » ou « mauvais » aide à construire une relation saine et équilibrée avec la nourriture.
La sélectivité alimentaire est une étape redoutée de la parentalité, où voir ses enfants refuser de manger devient un casse-tête quotidien. Heureusement, des conseils pratiques et une approche bienveillante permettent de transformer les repas en moments de partage sereins et de découverte.
Parentalité et sélectivité alimentaire : comment réagir ?
La gestion de la sélectivité alimentaire est avant tout une question de posture parentale. Face à un enfant qui trie, refuse ou boude son assiette, la première réaction est souvent l’inquiétude, voire la frustration. Pourtant, les experts, comme la nutritionniste infantile Charlotte Stirling-Reed, s’accordent à dire que la pression est contre-productive. C’est une étape normale du développement où l’enfant affirme son autonomie.
La clé est de rester neutre et patient. Plutôt que de transformer le repas en champ de bataille, il est conseillé de respecter le refus de l’enfant. Lui dire « D’accord, tu n’es pas obligé de manger ça » peut paradoxalement désamorcer le conflit et lui redonner le pouvoir de choisir, et donc, potentiellement, de goûter. La culpabilité des parents n’a pas sa place ici ; des millions de familles traversent cette phase. L’important est de créer un cadre rassurant où l’enfant se sent en contrôle, sans pour autant céder à tous ses caprices. Proposer ne signifie pas imposer.

L’expérience sensorielle en cuisine est une alliée précieuse contre la sélectivité alimentaire
La sélectivité alimentaire des enfants expliquée
Comprendre les mécanismes derrière la sélectivité alimentaire des enfants est essentiel pour y apporter des réponses adaptées dans le cadre de la parentalité. De plus, ce comportement, souvent appelé néophobie alimentaire (peur des nouveaux aliments), culmine généralement entre 2 et 6 ans. Il s’agit d’un réflexe archaïque de protection : l’enfant se méfie de ce qu’il ne connaît pas.
De plus, à partir d’un an, la courbe de croissance ralentit, et avec elle, l’appétit de l’enfant. Il est donc normal que ses besoins varient d’un jour à l’autre. Forcer un enfant à finir son assiette va à l’encontre de ses signaux de satiété naturels. C’est ce que les spécialistes nomment « l’alimentation réactive » : le parent propose une variété d’aliments sains, et l’enfant décide de la quantité. Tant que l’enfant est actif, en bonne santé et suit sa courbe de croissance, il n’y a généralement pas lieu de s’inquiéter.
Stratégies Recommandées | Pièges à Éviter |
Proposer une variété d’aliments sans imposer. | Contraindre l’enfant à terminer son assiette. |
Impliquer l’enfant dans les courses et la préparation. | Instrumentaliser la nourriture (récompense ou punition). |
Instaurer une atmosphère positive et conviviale à table. | Manifester son propre dégoût pour certains aliments. |
Présenter un nouvel aliment de manière répétée et patiente. | Se limiter aux seuls aliments acceptés par l’enfant. |
Maintenir une posture neutre et factuelle sur les aliments. | Catégoriser les aliments en « bons » ou « mauvais ». |
Rendre les repas amusants et conviviaux
Transformer l’ambiance à table est une stratégie puissante. Si l’enfant associe le repas à un moment de tension, son refus ne fera que se renforcer. L’objectif est de décentrer l’attention de l’assiette pour la porter sur le plaisir d’être ensemble. Discutez de la journée, racontez des histoires, apportez un livre à table pour les jeunes enfants… tout ce qui peut rendre le moment agréable est bon à prendre.
L’idée n’est pas de le distraire pour le faire manger à son insu, mais de créer une association positive. Un enfant détendu et heureux sera plus enclin à explorer ce qui se trouve dans son assiette. Le repas redevient ce qu’il doit être : un moment de partage familial, et non un examen nutritionnel.

Une ambiance détendue à table est la clé pour que chaque membre de la famille, petit et grand, apprécie le repas
L’implication, un levier contre la réticence
Faire de votre enfant un acteur du repas est l’un des conseils les plus efficaces. Les enfants aiment ce qui leur est familier. En les impliquant, vous les familiarisez avec les aliments sous une forme non menaçante. Voici quelques idées simples :
- Aux courses : Laissez-le choisir un légume inconnu.
- En cuisine : Selon son âge, il peut laver les légumes, mélanger une préparation, mettre la table.
- Au jardin : Cultiver quelques herbes aromatiques ou tomates cerises peut éveiller sa curiosité.
Cette participation démystifie les aliments et transforme la peur en fierté. Un enfant qui a « aidé » à préparer une sauce pour les pâtes sera bien plus tenté de la goûter.
Activités par âge pour impliquer l’enfant | Bénéfices associés |
2-3 ans : Laver les légumes, verser des ingrédients, mélanger avec les mains. | Développement de la motricité fine, découverte des textures. |
4-5 ans : Casser des œufs, utiliser un couteau à bout rond, étaler une pâte. | Gain d’autonomie, apprentissage des règles de sécurité simples. |
6 ans et + : Lire une recette simple, mesurer les ingrédients, commencer à utiliser des ustensiles plus complexes. | Développement des compétences en lecture et en mathématiques, sentiment de responsabilité. |
Vers une alimentation sereine et intuitive
La sélectivité alimentaire n’est pas une fatalité, mais une étape à accompagner avec patience et créativité. En dédramatisant la situation, en faisant confiance à l’appétit de l’enfant et en transformant les repas en moments de plaisir partagé, les parents posent les bases d’une relation saine avec la nourriture. Et si la prochaine étape était d’explorer ensemble, via des ateliers de cuisine parent-enfant, le plaisir infini des saveurs ?
FAQ : Questions fréquentes sur la sélectivité alimentaire
Mon enfant refuse de manger des légumes, que faire ?
Ne le forcez pas. Continuez à proposer une petite quantité de légumes à chaque repas, sans commentaire. Montrez l’exemple en en mangeant vous-même avec plaisir. Impliquez-le dans le choix et la préparation des légumes pour le familiariser avec eux. La répétition est la clé.
Faut-il s’inquiéter si un enfant mange très peu ?
Si votre enfant est énergique, grandit normalement et est en bonne santé, il mange probablement à sa faim. L’appétit des enfants varie beaucoup. Faites confiance à ses signaux de satiété. En cas de doute sur sa croissance ou son état de santé, consultez votre pédiatre.
La sélectivité alimentaire est-elle une phase normale ?
Oui, c’est une étape très courante du développement, souvent liée à l’affirmation de soi et à la peur de l’inconnu (néophobie). Avec une approche patiente issue de la parentalité positive, cette phase se résout généralement d’elle-même.
Quels sont les meilleurs conseils pour gérer un enfant difficile à table ?
Les meilleurs conseils sont : rester calme, ne pas forcer, manger ensemble dans une bonne ambiance, impliquer l’enfant dans la préparation et présenter une variété d’aliments sans pression. La patience et la cohérence sont vos meilleurs alliés pour l’aider à bien manger.