À l’université de Toulouse Inserm, des chercheurs ont conçu des organoïdes trompes de Fallope pour étudier l’infertilité féminine, booster la PMA et la mobilité des spermatozoïdes en médecine de la reproduction.
Des organoïdes trompes de Fallope pour faire progresser la PMA
Une équipe toulousaine réunissant l’Université de Toulouse, le CHU et l’Inserm a franchi une étape majeure dans le domaine de la reproduction assistée. Les chercheurs ont mis au point des organoïdes trompes de Fallope, c’est-à-dire des structures biologiques tridimensionnelles capables de reproduire le fonctionnement d’une trompe naturelle. Créés à partir de tissus de patientes ayant subi une ablation contraceptive, ces modèles permettent d’observer de près les mécanismes clés de la fécondation humaine. Leur objectif ? Améliorer les protocoles de procréation médicalement assistée (PMA) en recréant des conditions plus proches du corps humain que les milieux de culture classiques. Cette avancée pourrait, à terme, augmenter les chances de succès des traitements pour les couples concernés par l’infertilité féminine.
Stimuler la mobilité des spermatozoïdes grâce à des cultures inédites
L’innovation majeure apportée par ces organoïdes trompes de Fallope repose sur leur capacité à améliorer de façon significative la mobilité des spermatozoïdes. En laboratoire, les spermatozoïdes cultivés dans ces organoïdes ont présenté une activité bien supérieure à celle observée dans les milieux standards utilisés en PMA. Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont développé une méthode permettant aux spermatozoïdes de circuler librement jusqu’au cœur des organoïdes, mimant ainsi leur trajet naturel dans l’appareil reproducteur féminin. Cette méthode reproduit de façon plus fidèle les interactions entre spermatozoïdes et trompes, étape cruciale pour initier la fécondation. Les organoïdes trompes de Fallope pourraient ainsi devenir une alternative efficace pour améliorer l’infertilité féminine renforcer les techniques de PMA actuelles.
Une première en médecine de la reproduction
Jamais auparavant des organoïdes trompes de Fallope n’avaient montré un potentiel d’application clinique aussi prometteur dans le domaine de la médecine de la reproduction. Cette innovation ouvre la porte à une meilleure compréhension des mécanismes biologiques régissant la fertilité féminine. Grâce à ces modèles, les chercheurs pourront désormais observer plus en détail les interactions entre les trompes, les spermatozoïdes, les ovocytes et même les embryons, dans un environnement contrôlé. Cette approche pourrait également aider à identifier les causes spécifiques de certaines infertilités féminines jusque-là inexpliquées. En reproduisant des étapes clés de la fécondation humaine, les organoïdes trompes de Fallope deviennent un outil de recherche précieux, et potentiellement un levier pour développer de nouveaux traitements.
Une recherche made in Toulouse soutenue par l’Inserm
Ce projet ambitieux, porté par le laboratoire DEFE et l’Institut de recherche en santé digestive (IRSD), met en lumière le savoir-faire scientifique de l’Université de Toulouse et de l’Inserm. Les organoïdes trompes de Fallope ont été développés à partir de cellules issues de salpingectomies, c’est-à-dire de trompes prélevées lors d’interventions contraceptives. Les cultures se sont révélées d’une qualité exceptionnelle, avec des dimensions et des caractéristiques biologiques inédites. Leur structure 3D permet aux chercheurs de simuler un environnement proche de celui du corps humain. En plus de reproduire fidèlement les fonctions naturelles des trompes, ces organoïdes se distinguent par leur aptitude à interagir directement avec des spermatozoïdes humains, ce qui n’avait jamais été atteint auparavant dans ce type de recherche.
Vers de nouveaux espoirs pour améliorer l’infertilité féminine
Ces avancées donnent de l’espoir à des milliers de couples en attente de solutions face à des difficultés de conception. En agissant directement sur la qualité de l’environnement de fécondation, les organoïdes trompes de Fallope pourraient améliorer la préparation des gamètes et augmenter les taux de réussite des procédures de PMA. Leur efficacité pourrait permettre de concevoir de nouveaux milieux de culture, mieux adaptés aux besoins biologiques des spermatozoïdes et des embryons. À long terme, cela pourrait représenter une vraie révolution dans les protocoles de fertilité, en particulier pour les cas complexes d’infertilité féminine. Le projet a d’ailleurs donné lieu à un dépôt de brevet, preuve du potentiel de cette innovation dans les applications médicales concrètes.
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Source: https://presse.inserm.fr/des-organoides-humains-de-trompes-de-fallope-cultives-pour-mieux-comprendre-les-causes-dinfertilite-et-ameliorer-la-pma/70096/ publié le 24 février 2025.
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