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Dans les déserts médicaux, les cabines de téléconsultations pullulent 

Une parmi les cabines de téléconsultations Medadom en fonction, installée dans une pharmacie.

Après avoir établi sa cabine, la pharmacie est passée de moins de trois téléconsultations par mois à une cinquantaine - Photographie Courtesy of Medadom©

De fait, les cabines de téléconsultations ont le vent en poupe. Souvent implantés en pharmacie, ces services facilitent l’accès aux soins dans les déserts médicaux grâce à leurs équipements. Certes, créant la méfiance des médecins, elles sortent du pétrin des mères et d’autres gens en situation d’urgence.  

France : trois fois plus de cabines de téléconsultations implantées en l’espace de deux ans 

Le paysage médical a dernièrement connu un chamboulement massif avec le pullulement des cabines de téléconsultations. Ces dispositifs se multiplient à vue d’œil au point de bouleverser les flux de consultations en cabinet. En effet, leur nombre atteint actuellement les 6 000 en France, soit près de trois fois plus qu’en 2022.  

Principalement implantés à 85 % dans les officines pharmaceutiques, ces services de consultations à distance disposent généralement d’un espace réservé, propice à la confidentialité et adapté à des services variés tels que l’orthopédie ou la vaccination.  

D’après les dires de l’Association des Entreprises de Télésanté (LET), elles permettent d’éviter les consultations d’urgence pour des maux courants tels qu’une otite ou une angine. De plus, elles apportent une visibilité accrue à la pharmacie.  

Des dispositifs pour couvrir les besoins de santé dans les déserts médicaux français 

Elie-Dan Mimouni, médecin et cofondateur de Medadom, entreprise phare en France devant Tessan et H4D, revendique que les bornes et cabines de téléconsultations représentent une bonne alternative à une « problématique sociale d’accès aux soins ».  

Avec 4 000 dispositifs déployés, leur présence s’affirme sur le territoire français. Cela dit, l’objectif de leur implantation et de leur expansion n’est pas de devenir la solution de référence aux déserts médicaux. Il s’agit tout simplement d’un recours parmi tant d’autres.  

Par exemple, dans l’Eure, leur implantation prend tout son sens. Le délai moyen pour décrocher un rendez-vous chez un généraliste y est de six à sept jours, d’après les statistiques de 2023 de Doctolib.  

Dès lors, ces dispositifs non seulement pallient l’attente prolongée, mais aussi contribuent à diversifier les solutions disponibles pour répondre aux besoins de santé croissants de la population. 

« Téléconsulter » : une solution salvatrice pour les mères en situation d’urgence 

Christelle figure parmi les mères félicitant la praticité et l’utilité des cabines de téléconsultations. Incapable de décrocher un rendez-vous chez son généraliste pour son fils fiévreux depuis trois jours, elle a trouvé son « messie » dans ce service. Elle avoue avoir été « assez bluffée » de sa première téléconsultation en cabine dans la pharmacie des Arcanes, à Val-de-Rueil, une localité de 13 000 âmes dans l’Eure.  

Ce dispositif, vanté comme un remède à la désertification médicale, a séduit la mère de famille. Ses ressentis : c’est clair et bien guidé ! Le médecin à l’autre bout de la borne l’a dirigée à distance pour utiliser l’oxymètre et inspecter les oreilles avec l’otoscope. Christelle confie également le réconfort d’avoir une officine à proximité après consultation. 

Un service de santé à distance pour le moment répandu dans les pharmacies 

Depuis la mi-octobre 2023, l’officine des Arcanes débourse 450 euros par mois pour louer sa cabine à Tessan, l’un des principaux acteurs du marché équipant environ un millier de pharmacies en France. Celle-ci est référencée sur la plateforme de prise de rendez-vous médicaux en ligne Doctolib. 

Dans ce « sanctuaire » de santé connecté, une panoplie d’instruments médicaux est mise à disposition des patients : tensiomètre, dermatoscope, oxymètre, stéthoscope et thermomètre. Ils sont tous activables à distance.  

Pierre Peltier, le pharmacien, explique que son officine a vu son nombre de téléconsultation augmenter de façon exponentielle depuis que deux médecins ont quitté la commune l’été 2023 et ceux qui sont restés sont surbookés. D’ailleurs, les visites sont passées d’une à deux par mois à plus ou moins une cinquantaine.  

Diversifier les lieux d’installation pour faciliter encore plus l’accès aux soins 

Les cabines de téléconsultations constituent un précieux moyen de donner plus de temps médical à bon nombre de communes en France. De même, elles favorisent la collaboration entre professionnels de la santé, notamment en étant principalement intégrées dans des pharmacies.  

Selon ses derniers chiffres, Medadom compte pas moins de 200 000 consultations à distance par mois, dont majoritairement en officine. L’entreprise espère étendre sa présence sur de nouveaux sites, tels que les cabinets infirmiers ou chez les opticiens, en développant une activité spécialisée en ophtalmologie.  

En variant les lieux d’implantation, elle souhaite faciliter l’accès aux soins, offrir une meilleure prise en charge des patients et optimiser l’utilisation des ressources médicales disponibles. 

Une tendance qui crée la méfiance des médecins libéraux 

Chez les médecins libéraux, la téléconsultation crée souvent la méfiance et parfois même de l’hostilité. Certains d’entre eux craignent que cela déshumanise la médecine, en réduisant le contact direct avec les patients.  

Qui plus est, les nouveaux tarifs négociés avec l’Assurance maladie prévoient une rémunération de 25 euros pour la téléconsultation, maintenue pour les cinq années à venir. Cela se rapproche nettement des 30 euros pour les consultations en personne.  

Cette différence tarifaire illustre les débats en cours sur l’avenir de la médecine et la place de la technologie dans la relation patient-médecin. 

Tessan : diversifier les supports et les équipements pour offrir plus d’accessibilité 

Tessan, en collaboration avec près de 200 médecins salariés, poursuit sa diversification de ses cabines de téléconsultation. En ce sens, l’entreprise s’efforce de proposer des solutions et des équipements plus compacts tels que des consoles et des bornes mobiles, des tables dédiées à la télé-ophtalmologie et à l’audiologie, ainsi que des mallettes adaptées aux infirmiers à domicile.  

Son créateur, Jordan Cohen, explore de nouveaux horizons en surveillant les appels d’offres des collectivités territoriales et en envisageant l’installation de dispositifs dans les services d’urgences hospitalières ou en milieu professionnel, notamment en médecine du travail.  

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Avec ETX Daily Up 

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