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Peut-on réellement préserver le climat en ne faisant pas d’enfant ?

Un nouveau-né emmitouflé dans sa couverture et dans les bras de sa mère

Une enquête de 2021 de The Lancet révèle que 39% des jeunes adultes hésitent à avoir des enfants dans ce contexte de changement climatique - Photography FG Trade / Getty Images©

Pour nombre d’écologistes, « pas d’enfant » est la meilleure politique pour lutter contre le changement climatique. Selon eux, il faudrait limiter l’explosion démographique par une réduction drastique de la population. Cela renvoie à prôner la démographie responsable et renoncer à être parents.

Pas d’enfant : la d’importance de la démographie responsable

Pour Alice Rallier, membre de l’association « Démographie Responsable », la planète est déjà suffisamment surpeuplée pour encore faire des bébés. Avec bientôt plus de 8 milliards d’êtres humains, c’est plus que ce qu’elle ne peut supporter. C’est plus que ce que ses ressources naturelles peuvent sustenter.
Pour éveiller les consciences à cette réalité, l’association clame la stabilisation et la lente réduction de la population humaine. Denis Garnier, président de l’association, précise toutefois que cette politique « pas d’enfant » n’est pas une obligation, mais plutôt une incitation volontaire pour tous.
Pour sa part, Mme Rallier confie qu’elle ne veut pas d’enfant pour ne pas se sentir coupable d’expédier sa progéniture dans un « bourbier » climatique sans précédent. Pour en minimiser les risques, elle a même décidé de se stériliser définitivement.

Stop à l’explosion démographique : les consciences s’éveillent !

Quoi qu’on en dise, il existe bien plus de personnes qui ne veulent pas d’enfant face à l’explosion démographique actuelle. Une enquête de 2021 et instiguée par The Lancet affirme notamment que sur les 10 000 interrogés, 39 % des jeunes de 16 à 25 ans hésitent à devenir parents. Ils ne désirent pas d’enfant compte tenu du contexte de changement climatique.
En 2018, le fait de renoncer à la parentalité fut clamé haut et fort par des grévistes du « birthstrike » (grève des naissances) au Royaume-Uni et par des étudiants au Canada. Ceux derniers ne désiraient pas d’enfant tant que l’État restait aussi coulant sur la question du changement climatique.
Beaucoup remettent effectivement en question leur désir d’enfant, mais la situation reste difficile à évaluer, rectifie Emmanuel Pont, auteur du livre « Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ? ».

Réduction de lapopulation et changement climatique : l’inertie démographique

À supposer que beaucoup se joignent à la cause du « pas d’enfant », il est tout de même difficile de déterminer l’impact que cela aura sur le climat. Cela l’est d’autant plus avec l’inertie démographique (décalage entre baisse de la natalité et réduction de la population), dont on ne percevra les évolutions qu’après plusieurs décennies.
Une étude de 2014 menée par deux chercheurs australiens a mis en évidence que l’explosion démographique prendra du temps pour s’inverser. Même avec les politiques d’enfant unique et les catastrophes à haut taux de mortalité, la terre comptera toujours 5 à 10 milliards d’humains d’ici 2100.

Des avis mitigés sur le fait de renoncer à être parents et son impact sur le climat

Mis à part le problème inertie démographique, beaucoup remettent en question le lien entre la préservation du climat et la réduction de la population.
En 2017, une étude réalisée par deux spécialistes nord-américains sur le changement climatique avait démontré qu’avoir « un enfant de moins » avait un impact environnemental positif. Cette option offrait un meilleur bilan carbone par rapport au fait de se défaire de la voiture.
Cependant, d’autres scientifiques mettent en doute ces résultats, du fait que l’étude avait aligné la consommation des générations futures au même niveau que celles de leurs ainés. Emmanuel Pont affirme avec ironie que les enfants de demain ne vont pas forcément être d’aussi gros pollueurs que leurs parents ou les adultes d’aujourd’hui.
Il ajoute toutefois que la politique « pas d’enfant » reste tout même aussi recevable que le fait d’isoler sa maison pour lutter contre le réchauffement climatique.
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Avec ETX Daily Up

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