Ce n’est pas la première fois que les produits chimiques sont considérés comme des perturbateurs endocriniens. Plus d’une étude en a confirmé les faits. Ils dérèglent les hormones, surtout chez les femmes enceintes. Ils constituent même un énorme de facteur de risques durant la grossesse.
Perturbateurs endocriniens : une étude déterminant l’impact sur la femme enceinte
Sous la supervision de Claire Philippat, chercheuse à l’INSERM, une récente étude fut menée sur plusieurs centaines de femmes enceintes. Publiée dans la revue Environmental Health Perspectives, celle-ci vise à identifier l’influence des produits chimiques sur une grossesse et si ces derniers sont des perturbateurs endocriniens.
À cet effet, trois types de produits polluants ont été utilisés comme base de recherche, à savoir les parabènes, les phénols et les phtalates. Ce sont les matières chimiques les plus répandues : dans les emballages en plastique, dans les produits cosmétiques pour la femme, pour les objets en PVC, etc.
L’étude repose sur deux axes de recherche : à quel point ces matières sont-elles présentes dans le corps des femmes enceintes et est-ce que leur présence génère un dysfonctionnement de la thyroïde (glande sécrétrice d’hormones capitales à la mère et au bon développement du bébé in utero) à la manière de perturbateurs endocriniens ?
Des produits chimiques qui affectent bel et bien la grossesse !
Concernant le premier axe d’étude, les résultats sont irréfutables. Les prélèvements réalisés sur les femmes enceintes ayant participé à l’étude démontraient la présence de ces supposés perturbateurs endocriniens dans leur organisme.
Pour le second axe de recherche, l’étude a mis en évidence un rapport entre leur présence dans le corps des futures mères et un dérèglement de leurs fonctions thyroïdiennes ainsi que de leurs hormones. De fait, ces produits chimiques sont donc des perturbateurs endocriniens susceptibles d’affecter une grossesse.
Cette étude confirme dans la foulée de précédents travaux mettant en exergue les risques de grossesse que génèrent ces produits polluants.
Quels risques concrets pour la future mère et le bébé ?
Cette récente étude a uniquement identifié l’effet de ces perturbateurs endocriniens sur la thyroïde et la production hormonale des femmes enceintes. Cependant, il n’a pas été mis en lumière ce que ces dysfonctionnements hormonaux présentaient comme risques pour l’enfant à naître.
Une autre étude publiée dans la revue Jama Pediatrics s’est chargée d’y apporter des réponses. Celle-ci montre notamment en évidence le lien entre l’exposition aux phtalates, un des perturbateurs endocriniens susmentionnés, et les naissances prématurées. Elle compile les résultats d’une quinzaine de travaux de 30 ans réalisés sur des milliers d’Américaines.
De cette étude d’envergure, on a conclu que s’exposer aux phtalates durant la grossesse représente un sérieux risque de prématurité, voire de bébé mort-né. Chez celles à forte exposition, le risque est renforcé d’un sixième.
Quelles précautions contre ces polluants qui troublent les hormones ?
Le plus simple est de limiter, voire d’éviter toute exposition à ces perturbateurs endocriniens. Pour Kelly Ferguson, une chercheuse ayant participé à l’étude, ce ne serait déjà pas mal de réajuster les règlementations et de réduire l’usage des phtalates comme composants des produits de consommation.
Pour sa part, l’Union européenne prohibe déjà l’usage particulier de certains types phtalates (pour l’emballage de produits alimentaires par exemple). Elle envisage même le renforcement de cette règlementation. Cependant, Bruxelles en a pour le moment ajourné l’étude.
Plutôt que d’attendre les changements de législation, les auteurs de l’étude incitent d’ores et déjà les femmes enceintes à faire preuve de vigilance. Elle doit faire attention à ne pas devenir les victimes de ces perturbateurs endocriniens, en commençant par bannir tous produits parfumés.
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Avec ETX Daily Up