Badabim

Mi-2024 : les naissances en France ne cessent de baisser depuis le début de l’année

L’échographie d’une femme enceinte, une des rares Françaises maintenant à flot le taux de naissances en France.

De janvier à juin 2024, environ 326 000 bébés sont nés en France, équivalant à une baisse de 2,4 % à comparer avec la même période de l'an 2023 - Photographie Volodymyr Hryshchenko / Unsplash©

Dernièrement, les naissances en France n’ont cessé de chuter. Le nombre de bébés nés à mi-2024 a régressé, à tel point que le gouvernement a lancé des projets pour dynamiser la démographie du pays. Il cherche ainsi à encourager les Français à devenir parents et à susciter le désir d’enfants à un plus jeune âge.  

Naissances en France : un seuil mensuel de moins en moins bas 

Depuis le début de l’année 2024, les taux de natalité mensuels en Hexagone sont au plus bas, mais restent proches des niveaux de 2023. C’est ce que rapporte Didier Breton, chercheur de l’Institut national d’études démographiques (Ined), en étudiant les naissances en France au premier semestre.  

Toutefois, en juin 2024, une baisse nettement plus marquée s’est manifestée. Cette régression est imputable aux événements tragiques du 7 octobre 2023, l’attaque meurtrière du Hamas en Israël.  

De manière générale, les démographes notent que ce type d’événements anxiogènes conduit souvent les couples à différer leurs projets de parentalité. Toujours au mois de juin 2024, le nombre de bébés nés a vertigineusement chuté de 7,9 %. Cette diminution frappante est commune à toutes les régions de pays : allant de -14 % en Normandie à un effondrement de -20,1 % en Guyane. Ces statistiques révèlent un impact démographique alarmant qui inquiète énormément l’État. 

L’INSEE fait état d’une continuelle baisse du nombre de bébés en Hexagone 

Depuis quelques mois, voire des années, le pays de Paul Bocuse continue de voir sa natalité décroître. Rien que durant les six premiers mois de l’année, on comptabilise une diminution de 2,4 % du nombre de bébés. Ce chiffre prolonge ainsi la tendance alarmante amorcée en 2023, une année marquée par un record de baisse historique.  

Face à ce déclin, le président Macron n’a eu d’autre choix qu’appeler à un « réarmement démographique ». Entre janvier et juin 2024, on a recensé un peu plus de 326 000 naissances en France. Pourtant, selon les données provisoires de l’INSEE, ce chiffre est en retrait si l’on compare avec la même période l’année précédente. Et si l’on tient même compte de l’année bissextile, la baisse s’élève à 3 %.  

Une démographie au ralenti laissant entrevoir un avenir incertain pour la population française 

De fait, si le nombre de naissances en France continue de chuter ainsi dans les mois à venir, le pays pourrait bel et bien enregistrer un nouveau creux historique en matière de natalité en 2024.  

L’année d’avant, l’Hexagone était descendu sous le seuil des 700 000 naissances, un cap jamais atteint depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En effet, 2023 a vu naître seulement 678 000 bébés, marquant une chute de 6,6% en comparaison avec l’année précédente.  

Cette diminution alarmante s’inscrit dans une tendance persistante, puisque, depuis 2011, la démographie, et plus précisément la natalité, a systématiquement décliné au pays. Cela exclut toutefois l’année 2021, qui a enregistré un léger rebond dû aux relâchements des confinements de la pandémie de Covid-19.  

De moins en moins de femmes en âge d’avoir des enfants comme explication 

La baisse persistante du nombre de naissances en France est attribuable à divers facteurs. L’un d’eux renvoie à la diminution du nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans, période propice à la procréation. Qui plus est, ces générations de femmes, aujourd’hui en minorité, choisissent pour la plupart de procréer de manière moins fréquente.  

Didier Breton souligne qu’autrefois, les Français étaient moins enclins que d’autres populations à ne pas avoir d’enfants. C’était même le contraire : ils étaient les plus nombreux à en avoir trois. Cependant, il semble que le pays de Paul Bocuse est en train de se ranger aux côtés des autres nations d’Europe, vieillissantes et rechignant à se « reproduire ». Cette situation met en lumière une homogénéisation des comportements reproductifs qui pourrait transformer fortement le paysage démographique du pays. 

Une politique de relance de la natalité encourageant les Français à devenir parents 

À la suite du déclin significatif des naissances en France en 2023, le président Emmanuel Macron a pris position et invité ses concitoyens à prendre part à son projet de « réarmement démographique ». Bien que ses intentions soient louables, son annonce a provoqué une vive controverse parmi les mouvements féministes et la gauche politique. Ces derniers y perçoivent une tentative insidieuse de prendre le contrôle sur le corps des femmes.  

Dans le cadre de cette initiative, le chef de l’État a proposé diverses mesures destinées à encourager les Français à devenir parents et ainsi, stimuler la natalité en berne du pays. Parmi ces initiatives, on dénote la création d’un « congé de naissance » de six mois, conçu pour remplacer le congé parental souvent jugé peu attractif en raison de sa faible rétribution. Dans la foulée, il a dit vouloir élaborer un « grand plan » pour proposer des solutions efficaces et viables contre l’infertilité.  

Les multiples projets du Président en suspens après la dissolution de l’Assemblée nationale 

Lueur d’espoir à la démographie française, les projets de réforme destinés à relancer la natalité au pays ont rapidement fait déchanter le pays. En effet, leur adoption et leur mise en œuvre furent brusquement interrompues pour donner suite à la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024. Une décision qui a enlisé le pays dans une crise politique sans précédent.  

À côté, cette situation soulève certaines questions : outre les promesses du Président, ces politiques peuvent-elles réellement influencer le nombre d’enfants que les couples choisissent d’avoir ?  

Pour les démographes, il existe effectivement un lien entre ces mesures natalistes et la fécondité, bien que celui-ci soit souvent difficile à quantifier. Didier Breton ajoute même que ces politiques publiques ont le potentiel pour concrétiser le désir d’enfants des Français, mais stimuler cette envie est loin d’être une tâche aisée.  

Suivez-nous sur X (ex-Twitter) pour d’autres actualités sur la natalité en France.  

Avec ETX Daily Up 

Quitter la version mobile