On est en 2024, mais les inégalités des chances persistent toujours dans les entreprises pour les mères salariées. Selon l’Apec, avoir des enfants et partir en congé maternité représentent une pénalité pour la carrière des femmes cadres. Cette absence serait un ralentissement à leur évolution professionnelle.
Congé maternité : un handicap professionnel selon 75 % des salariées haut placées
Selon une enquête de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres), avoir des enfants représenterait un frein à la carrière des femmes cadres. Trois quarts de ces dernières estiment que le congé maternité entrave la progression professionnelle des salariées pendant plusieurs années.
Pour 840 femmes cadres interrogées par le CSA, reprendre le travail après cette « pause » s’avère difficile. Près de la moitié d’entre elles le ressentent ainsi. 14 % rapportent même des difficultés très importantes à remonter dans le train. L’étude souligne que devenir mère est souvent perçue comme un frein dans la relation entre la femme cadre et son employeur.
Ces résultats mettent en lumière les défis persistants auxquels sont confrontées les femmes dans leur carrière professionnelle, malgré les avancées actuelles en matière d’égalité des sexes.
Carrière des femmes cadres : une reprise de poste difficile après l’arrivée de son enfant
Selon les données recueillies de l’Apec, la carrière des femmes cadres est loin d’être au beau fixe après leur retour de congé de maternité. Plus de 7 d’entre elles font part de difficultés à gérer leur charge de travail malgré la fatigue dès lors qu’elles remettent les pieds au bureau.
Généralement, elles n’ont pas été remplacées de manière systématique ou régulière pendant leur absence. Or, cela accroît le risque d’un retour prématuré ou d’une surcharge de travail à la reprise, pouvant entraîner un épuisement. En revanche, lorsque le remplacement s’est bien passé, le risque réside plutôt dans la difficulté à retrouver leur poste initial et, naturellement, leur salaire.
Ces constats démontrent la nécessité de mesures de soutien et d’adaptation pour favoriser une réintégration professionnelle réussie.
S’absenter pour s’occuper de bébé : plus une pénalité qu’un privilège pour la femme
Dans de nombreuses entreprises, le congé maternité est malheureusement perçu comme une pénalité. Or, il devrait constituer une étape naturelle du parcours professionnel des femmes salariées, déclare l’association. Entre autres, cette vision étriquée limite la reconnaissance de la naissance d’un enfant comme un évènement professionnel légitime pour la nouvelle mère salariée.
Par ailleurs, certaines femmes cadres n’ont d’autres choix que de maintenir le contact avec leur entreprise pendant leur congé maternité, allant au-delà des obligations légales. Elles continuent de suivre les courriels, de gérer des clients ou même d’assister à des réunions en ligne durant cette période. Cette pratique peut être motivée par le désir de rester informées ou de maintenir un lien professionnel. Mais surtout, elle témoigne des pressions et des attentes incombant aux femmes cadres.
Une évolution professionnelle ralentie, voire en berne, à cause des inégalités des sexes
L’Apec souligne que certaines femmes partant en congé maternité font face à une « invisibilisation » progressive, voire une « placardisation » dans le milieu professionnel. On observe un réel ralentissement de leur évolution professionnelle, surtout en cas de pause parentale prolongée.
Une enquête menée en décembre 2023 auprès de 2000 cadres révèle que 44 % des hommes constatent une réduction des inégalités entre les sexes en entreprises au cours des cinq dernières années. En revanche, seulement 15 % des femmes partagent cet avis.
Ces chiffres mettent en lumière les perceptions divergentes quant à l’évolution de l’égalité des sexes en milieu professionnel. Ils soulignent l’importance de poursuivre les efforts pour combattre les discriminations et promouvoir la parité en entreprise.
Travail : avoir des enfants est plus handicapant pour la femme que pour l’homme
Suivant le sondage, la moitié des répondants, hommes et femmes confondus, pensent que la progression professionnelle des femmes cadres ralentit par le fait d’avoir des enfants. Cependant, lorsqu’il s’agit d’un homme devenant père, seulement un quart des interrogés estime que cela ralentira sa carrière.
Cette disparité dans les perceptions reflète les stéréotypes persistants sur les rôles de genre. Les femmes sont souvent considérées comme étant davantage responsables des soins aux enfants. Cela peut alors limiter leurs opportunités professionnelles.
État français : création de congés de naissance courts pour mieux soutenir les parents
Récemment, Emmanuel Macron avait annoncé la création de congés de naissance plus courts, mais mieux rémunérés que la pause parentale. Selon une enquête, 69 % des répondants préfèreraient un « break » parental court et mieux rémunéré à une pause longue, mais faiblement rémunérée.
Cette préférence souligne l’importance accordée à la qualité plutôt qu’à la durée du congé maternité et paternité. Elle met en avant le besoin d’un équilibre entre le soutien financier et la flexibilité professionnelle. Cela éviterait le ralentissement de la carrière pour bon nombre de parents, surtout les mères.
Cette tendance suggère également une prise de conscience croissante de l’importance de concilier vie professionnelle et vie de famille. Elle met aussi en lumière l’importance d’une rémunération adéquate durant les congés de naissance.
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Avec ETX Daily Up