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Usage IA par les enfants : une technologie qui alimente ou dégrade la créativité ?  

Un jeune garçon en train de dessiner avec un robot, illustrant l’usage IA par les enfants.

D’après une étude américaine, les jeunes enfants ne maitrisent pas l’usage de l’intelligence artificielle - Photographie Generated by OpenAI's DALL·E / ETX Majelan©

Si l’intelligence artificielle émerveille les adultes, qu’en est-il des plus jeunes ? Comment l’usage IA par les enfants affecte-t-il leur esprit créatif et leur perception ? En vrai, ils ont des opinions critiques sur les outils GenAI et la complexité de leurs prompts. De loin, ils préfèrent la créativité humaine.  

Que dit l’usage IA par les enfants sur le rapport de l’intelligence artificielle à notre créativité ?  

Nous en avons tous été témoins : la fulgurante évolution de l’intelligence artificielle générative (GenAI ou IAg) a fait de la créativité un débat à polémique. Si certains redoutent que les machines ne substituent l’art humain, d’autres célèbrent cette technologie qui rend la création plus accessible. Afin d’examiner cette dualité, des chercheurs américains se sont basés sur l’usage IA par les enfants et leurs ressentis vis-à-vis de cette technologie.  

Pour cela, ils ont interrogé les jeunes générations, les futurs acteurs de la création. En abord, ils voient la GenAI comme un outil fascinant qui inspire et élargit les horizons artistiques. Cependant, ils reconnaissent l’importance de la sensibilité humaine dans l’art, insistant sur le rôle irremplaçable de l’émotion et de l’expérience personnelle.  

Une expérience avec des préadolescents pour évaluer la créativité humaine avec l’IAg 

Pour mettre les choses à plat, des chercheurs des universités de Washington et du Michigan ont réalisé une expérience impliquant une douzaine d’enfants âgés de 7 à 13 ans. Le but étant d’évaluer la perception créative de l’usage IA par les enfants. 

Sur une période de quatre mois, ces jeunes participants ont été engagés dans des sessions de créativité humaine assistée par IAg. Chaque session durait 90 minutes et se faisait sous la supervision d’adultes. Ainsi, ils devaient apprendre à se familiariser avec des outils d’intelligence artificielle tels que ChatGPT, DALL-E et Magenta.  

Au cours de ces ateliers, ils devaient se servir de ces logiciels pour générer des histoires, illustrer des concepts et explorer de nouvelles formes d’expression artistique. Par exemple, ils ont été invités à collaborer pour concevoir un livre complet, de l’idéation à la réalisation.  

Des défis d’interaction avec ces outils GenAI 

Les résultats de cette étude ont été présentés à Honolulu lors de la Conférence sur les Facteurs Humains dans les Systèmes Informatiques. Ils démontrent les défis rencontrés par les enfants lorsqu’ils interagissent avec l’intelligence artificielle générative.  

Les chercheurs ont observé que les jeunes participants avaient des attentes élevées envers ces outils, mais rencontraient des difficultés à exprimer clairement leurs idées. Ils ont noté un écart entre les capacités perçues de l’application par les participants et la réalité de son fonctionnement, souvent plus complexe. Cette technologie, initialement conçue pour un public adulte, nécessite une certaine adaptation.  

Des avis critiques sur le recours à cette technologie pour des fins créatives 

Bien que les préadolescents aient rencontré des difficultés à exploiter pleinement l’intelligence artificielle pour enrichir leur potentiel artistique, ils ne perçoivent pas cette technologie comme une menace. Cela dit, ils ont des opinions assez critiques quant à son utilisation dans le domaine de la création.  

Un participant de 11 ans avoue qu’il serait bien déçu s’il savait que son livre préféré était le fruit d’une intelligence artificielle. Selon lui, cela altèrerait quelque peu le plaisir de la lecture. Cela briserait une part de la magie et de l’authenticité qu’il associe aux œuvres créées par les humains.  

Cette réaction met en lumière leur attachement à l’aspect humain et à l’émotionnel dans l’art. Elle souligne leur préférence pour des œuvres perçues comme authentiques et personnelles, plutôt que produites par des algorithmes. 

Les intelligences artificielles génératives comme catalyseurs de l’esprit créatif des humains 

Dès lors, les conclusions de cette étude déconstruisent le mythe selon lequel la GenAI va supplanter les créateurs humains. Selon les résultats de l’étude sur l’usage IA par les enfants, cette technologie joue un rôle catalyseur encourageant l’esprit créatif. Elle offre à chacun la possibilité de cultiver son style artistique unique.  

En facilitant l’accès à des outils sophistiqués comme ChatGPT, DALL-E ou Magenta, elle élargit le champ des possibles pour les aspirants artistes de tous âges. Elle stimule l’expérimentation et la découverte artistique. Ce qui permet aux utilisateurs de transcender les limites traditionnelles et d’explorer de nouvelles formes d’expression.  

Plutôt que de menacer la créativité humaine, ces systèmes ouvrent des perspectives enrichissantes, fusionnant l’intelligence technique avec l’inspiration personnelle.  

ChatGPT, DAL-E, Magenta… Des prompts différents à chaque application 

De fait, l’usage IA par les enfants est de leur être évident à cause de leur complexité. Ils ont eu du mal à maitriser ces outils dû à leur fonctionnement distinctif. Chaque outil, comme ChatGPT ou DALL-E, présente des interactions spécifiques. Comprendre comment formuler des « prompts » adaptés n’est pas instinctif pour la plupart des jeunes utilisateurs.  

De ce fait, on peut dire que l’art avec la GenAI repose davantage sur la manière de dialoguer avec la machine que sur la technique. Cette nuance souligne que le langage des enfants, différent de celui des adultes, constitue un défi supplémentaire quand il s’agit de s’exprimer artistiquement.  

Comme l’explique Michele Newman, co-auteure de l’étude, ces paramètres compliquent l’utilisation créative de l’IA pour les jeunes.  

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Avec ETX Daily Up 

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