En ces temps d’inflation, les laits végétaux pourraient représenter de bonnes alternatives aux produits laitiers devenus trop chers. Cependant, rares sont les familles françaises à penser ainsi. À cause de leur prix exorbitant, peu l’ont considéré comme un bon substitut au beurre, à la crème…
Laits végétaux : des alternatives bien trop chères pour les Français
En France, l’inflation sévit depuis un moment déjà dans nombre de domaines, dont l’alimentation. Pour ce qui est des produits laitiers, leurs prix ont flambé et pas qu’un peu. C’est pour cela que les Français ont pensé diverses stratégies afin de maintenir une consommation abordable, notamment des marques de distributeurs et des alternatives moins couteuses dépourvues d’appellation d’origine contrôlée. Et parmi ces solutions, il y a les laits végétaux.
Depuis 2018, ces derniers enregistrent une augmentation des achats de 6,9 % jusqu’en 2022. Cependant, ils ne sont pas parvenus à remplacer les produits laitiers quand la récession pointa son nez. Bien au contraire, leur consommation a diminué de 4,9 % rien qu’en 2022. Élaborés à partir de soja, d’avoine, de riz ou d’amande, ces jus réglementaires n’ont pas su rivaliser avec les produits laitiers d’origine animale en raison de leur cout exorbitant si l’on considère le budget alimentaire des familles françaises.
Jus végétal : un désintérêt notable dû à son prix excessif
Suite à une profonde analyse, FranceAgriMer affirme que le segment des laits végétaux, qui attirait chaque année de nouveaux acheteurs, perd de la vitesse depuis2022. Cela s’explique probablement par le contexte inflationniste généralisé au pays. Les contraintes budgétaires induites par la flambée des prix ont incité les ménages, avec ou sans enfants, à privilégier des produits plus abordables.
En effet, le prix moyen d’un litre de boisson végétale égale au double de celui d’un litre de lait de vache. Certes, les laits végétaux de soja ou de riz ont pu être considérés comme des alternatives aux produits laitiers. En 2017, ils représentaient 3,7 % du marché en volume, et leur popularité s’est accrue pendant la crise sanitaire en 2020 auprès des Français. Cependant, leur succès a décliné en 2022 au point où ils sont boudés dans les caddys des consommateurs.
Produits laitiers : le beurre, impacté de plein fouet par l’inflation
En 2022, les prix du lait, fromage et œufs ont connu une augmentation progressive pour culminer actuellement à plus de 10 %.
Selon les données de FranceAgriMer, en mars 2023, certains produits laitiers ont même enregistré une envolée de plus de 20 %. Parmi ceux-ci, le beurre s’est hissé en tête des flambées de prix sur une année (entre 2021 et 2022), avec une augmentation d’environ 11,2 %.
Au vu de la situation, les consommateurs ont fait des choix éclairés dans ce rayon en optant pour des alternatives plus économiques. Ils se sont par exemple tournés vers des beurres allégés en matières grasses. Ces derniers s’avèrent plus abordables à 6,75 euros le kilo en moyenne, par rapport au beurre « basique » à 8,83 euros le kilo. À noter que la margarine riche en huile, bien qu’étant l’option la plus économique à 4,02 euros le kilo en moyenne en 2022, n’a pas réussi à s’imposer en tant qu’alternative.
Crème végétale : les familles n’en sont pas non plus friandes
Pour ce qui est des crèmes, les Français ne sont pas non plus fans des alternatives végétales. De loin, la crème d’origine animale est largement appréciée, avec plus de 95 % des foyers qui en achètent au moins une fois dans l’année. Cela contraste largement avec la version à base de laits végétaux avec ses 10 % d’adeptes.
Bien qu’en 2018 cette dernière ait amorcé une percée dans les habitudes d’achat, séduisant 11,4 % des familles, elle ne concerne aujourd’hui qu’une minorité de consommateurs français.
Pourtant, à l’échelle européenne, le marché des alternatives végétales aux produits laitiers connait une expansion notable. Ce secteur de l’alimentation a établi un record en 2022, générant 5,7 milliards d’euros selon le Good Food Institute. Les boissons végétales se sont même démarquées en tant que segment le plus florissant du marché avec des ventes accrues de 19 % entre 2020 et 2022.
Budget alimentation revu à la baisse : les Français revoient leurs choix d’aliments
En février 2023, le budget mensuel moyen pour l’alimentation atteint 392 euros. Cela équivalait à une augmentation de seulement 7 euros par rapport à 2017. Cette légère croissance s’explique en partie par la diminution de la consommation alimentaire de 4,6 % en moyenne sur 2022. Selon l’Insee et l’IRI, le panier de courses des Français connut une réduction de 5 % en une année.
Malgré ces variations, le budget alimentaire diffère selon les ménages et l’âge. Les foyers avec enfants allouent en moyenne 472 euros mensuels, comparés à 289 euros pour les moins de 35 ans et 436 euros pour les 65 ans et plus.
De plus, les Français adoptent diverses stratégies pour contrer l’inflation : listes de courses (76 %), budget fixe (51 %), courses en ligne (23 %), recherches de promotions (84 %) et préférence pour les magasins discount (49 %).
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Avec ETX Daily Up