En France, nombreux sont les hôpitaux ayant adopté les médicaments imprimés en 3D, surtout le cas en pédiatrie. Gélules aux motifs ludiques ou au format peu orthodoxe, la personnalisation des cachets facilite leur prise chez les enfants. Cela les encourage à suivre leur traitement avec plus de rigueur.
Médicaments imprimés en 3D : ils ont le vent en poupe dans les hôpitaux
Pour assurer la continuité des traitements de leurs patients, en particulier chez les enfants, de nombreux hôpitaux en France ont adopté les médicaments imprimés en 3D. Ils se sont équipés d’imprimantes en trois dimensions capables de personnaliser arômes, formes et dosages des médications. On peut citer en exemple des gummies au goût menthe et avec un format d’animaux.
Ces machines ont été développées par la start-up anglaise FabRx. Ils ont notamment été installés à la pharmacie de l’Institut Gustave-Roussy, spécialisé dans la lutte contre le cancer, près de Paris.
Connectées à un ordinateur, les imprimantes délivrent des remèdes avec un dosage et une forme préprogrammés. Leur fonctionnement ? Une seringue, semblable à une cartouche d’encre, dépose une pâte chauffée sur une plaque métallique. Elle forme ainsi de petites pastilles arrondies au goût plaisant, rendant chaque traitement plus agréable à supporter.
Des remèdes au format spécial facilitant leur prise auprès des jeunes patients
Maxime Annereau travaille comme pharmacien à l’Institut Gustave-Roussy. Un jour comme un autre, il recueille les médicaments imprimés en 3D d’une imprimante. Ceux-ci ont un aspect similaire aux gummies, des bonbons gélifiés à la texture similaire aux « nounours Haribo ». Ils ont l’avantage d’être faciles à mâcher et surtout, à avaler grâce à un arôme menthe masquant le goût de son principe actif.
La pâte produite intègre notamment un antibiotique destiné à traiter de jeunes patients atteints de sarcome des tissus mous. Il s’agit d’une affection affectant les tissus adipeux, musculaires, vaisseaux sanguins, lymphatiques et nerveux. Cette démarche de personnalisation se veut ainsi de faciliter sa prise chez les enfants. Entre autres, les pédiatres ont remarqué que cet antibiotique, administré sous forme liquide pour éviter les effets indésirables de la chimiothérapie, les rebutait en raison de son goût désagréable.
Une personnalisation sur mesure pour rendre la médication plus agréable
L’usage d’imprimante en trois dimensions permet de transformer le goût des cachets et de leur créer une texture plus ludique. Du point de vue de Maxime Annereau, les enfants malades ont plus de facilité à accepter ces nouveaux médicaments imprimés en 3D.
Il confie que leur production, actuellement en phase de lancement, devrait s’accélérer à la rentrée. En principe, il devrait être capable de produire 60 antibiotiques à l’heure, soit 500 doses par jour.
Grâce à cette technologie en perpétuelle évolution, il envisage de travailler prochainement avec trois couches d’impression en simultané. Cela permettrait notamment des améliorations notables, telles que l’ajout d’un arôme cola. Cela séduirait sans conteste encore plus les jeunes patients. De part et d’autre, cette personnalisation sur mesure vise à rendre la prise des cachets moins contraignante et plus agréable pour les enfants malades.
La possibilité d’adapter le traitement et les doses suivant la morphologie du patient
De fait, la création des médicaments imprimés en 3D réside dans l’amélioration de l’observance thérapeutique des jeunes patients en rendant la prise plus agréable. Cela permet aussi de personnaliser leur traitement en adaptant avec précision le dosage à la morphologie des patients.
Maxime Annereau précise que le développement de formes pédiatriques revient souvent très cher pour l’industrie pharmaceutique.
Grâce à l’imprimerie en trois dimensions, programmer des doses de 100, de 150 ou encore de 200 mg selon les besoins spécifiques devient plus simple. D’après le pharmacien, en Hexagone, plusieurs hôpitaux manifestent déjà un intérêt croissant pour ces médications personnalisées. Plus largement, en Europe, le marché est en pleine effervescence, à ne citer que l’hôpital Vall d’Hebron à Barcelone et l’hôpital de Leyde aux Pays-Bas ayant déjà adopté cette innovation.
Une technologie déjà popularisée en pédiatrie
À ce jour, de nombreux établissements français de pédiatrie ont déjà adopté, ou sont en train d’adopter, cette technologie innovante. On dénote le centre hospitalier de Nîmes (sud).
Ian Soulairol, pharmacien de cet hôpital explique que leur établissement est encore en phase de développement. Cependant, ils espèrent tout de même pouvoir livrer des médicaments pour des enfants souffrant de pathologies cardiaques dès le premier trimestre 2025.
Leur objectif est de se servir d’une même encre pour générer des médicaments imprimés en 3D au dosage sur mesure et ajustés au poids des enfants. Des médications qui peuvent muer au cours de traitements prolongés.
Une technologie au service des enfants, des séniors et des animaux malades
À l’avenir, les médicaments imprimés en 3D pourraient en plus profiter à d’autres publics, notamment en gériatrie. Ils permettraient ainsi de personnaliser les traitements pour les personnes âgées, souvent sujettes à des pathologies multiples et nécessitant des dosages précis. En effet, on peut envisager de superposer plusieurs molécules au sein d’un seul médicament, affirme Maxime Annereau. Cela serait utile aux individus du quatrième âge, ayant généralement du mal à avaler un comprimé.
À la pharmacie Delpech à Paris, spécialisée dans la préparation magistrale, on expérimente également des formes davantage adaptées et aux enfants et aux animaux. En vrai, faire avaler une pilule à un chat est parfois très difficile. Mais quand le félidé s’approche de comprimés légèrement gélatineux au goût de bœuf, il les mange.
Restez informé des dernières actualités sur la santé des enfants en vous abonnant à notre page Facebook.
Avec ETX Daily Up