Depuis la Covid-19, on assiste à une généralisation des téléconsultations dans le paysage de la médecine française. De plus en plus de personnes admettent les avantages pratiques des plateformes e-santé. Il y a le gain de temps, puis le remboursement. Pour les mères, cela allège leur charge mentale.
Une généralisation définitive des téléconsultations en Hexagone
Actuellement, près d’un million de téléconsultations sont prises en charge chaque mois en France. Or ce chiffre équivaut à 2 à 3 % de l’ensemble des consultations remboursées par l’Assurance maladie. C’est ce que rapportent les données de la Cnam (Caisse nationale d’assurance maladie).
Bien que ce nombre soit significatif par rapport à la quasi-absence de téléconsultations avant la pandémie de Covid-19, il s’avère tout de même moins important par rapport aux pics atteints durant la crise sanitaire. En avril 2020, jusqu’à 4,5 millions de rendez-vous e-santé mensuels ont été enregistrées. S’ensuivent des pics ultérieurs lors de la recrudescence du virus, atteignant les 2 millions fin 2020 et le 1,5 million début 2022.
La plupart de ces consultations en ligne sont assurées par des médecins déjà connus des patients, tels que leurs médecins traitants ou des spécialistes réalisant leur suivi régulier.
Une incursion réussie dans la médecine française autorisant le remboursement
Le développement des téléconsultations suscite tout de même certaines interrogations parmi les professionnels de santé et les autorités publiques. En effet, ceux-ci cherchent à éviter d’ouvrir la voie à une médecine française « ubérisée », où les praticiens enchainent des rendez-vous médicaux à distance avec des patients qu’ils n’ont jamais rencontrés en personne.
À un moment, le gouvernement a essayé de ralentir le phénomène e-santé en interdisant le remboursement des arrêts de travail prescrits par téléconsultations (excepté ceux prescrits par le médecin traitant). Cependant, cette mesure fut vite censurée par le Conseil constitutionnel.
De son côté, la Cnam surveille le déploiement des cabinets de ce service spécifique dans des lieux publics. Le directeur général de la Sécurité sociale, Thomas Fatôme, a exprimé des réserves quant à ces installations dans des endroits ne correspondant pas à une éthique médicale normale.
Des rendez-vous quasi-instantanés comme avantage
Les téléconsultations permettent aux patients d’obtenir un rendez-vous sans délai ou en quelques heures, bien que ce soit souvent programmé avec des médecins habitant loin et qu’ils ne rencontreront probablement jamais en personne. C’est facilitateur pour nombre de patients, dont les mères au foyer.
Pour preuve, chez Doctolib, une entreprise majeure du secteur, 20 % des consultations e-santé se font avec des médecins inconnus des patients. Selon un sondage posté en juin 2023, 22 % des malades ont téléconsulté avec un médecin qu’ils n’avaient jamais rencontré en personne.
Vraisemblablement, la difficulté croissante d’accéder aux médecins traditionnels a contribué à la généralisation des téléconsultations. La pandémie de Covid-19 a également favorisé l’essor des plateformes e-santé proposant des rendez-vous avec des médecins disponibles en tout temps, sur des horaires étendus.
Des plateformes e-santé prônant une approche complémentaire
Pour la plateforme e-santé Qare, les téléconsultations médicales visent à compléter la consultation en personne plutôt que de la remplacer. Selon son directeur général, Olivier Thierry, l’objectif est de faciliter l’accès aux soins pour tous. Cela s’applique surtout pour les zones médicalement défavorisées, dont 37 % des patients en sont originaires. Qare, acquise en 2021 par le groupe britannique HealthHero, revendique actuellement 200 000 téléconsultations mensuelles en France.
Parmi les autres grandes plateformes de rendez-vous en ligne, on retrouve Livi en Suède, ainsi que Medadom et Maiia (Cegedim) en France. Selon le docteur Pierre Simon, une forme de médecine « hybride » est en train d’émerger. Celle-ci combine le distanciel et le présentiel. Les avancées scientifiques en matière de tél sémiologie (étude des symptômes à distance) permettront même de mieux différencier les cas nécessitant une consultation en personne de ceux pouvant être pris en charge par téléconsultation.
Un recours plus que bienvenu chez les mères
Les téléconsultations s’avèrent une solution pratique pour les parents. Cela prévaut particulièrement pour les mères, lorsqu’il s’agit de consulter un médecin pour leurs enfants malades. Selon une enquête, elles permettent d’alléger leur charge mentale.
Près de 70 % des mamans déclarent endosser la gestion de la santé des enfants dans le foyer. En revanche, cette responsabilité est assumée par moins de 3 % des pères. Opter pour la consultation en ligne leur permet de réduire la logistique lourde liée à une visite médicale en personne. Cela aide aussi à respecter le rythme de vie l’enfant et son environnement, ce qui rassure les mamans.
En plus du bienêtre de leur progéniture, plus de la moitié des mères soulignent les avantages pratiques de la télémédecine. On dénote le gain de temps ainsi qu’une conciliation travail et rendez-vous médicaux plus aisée.
Consultation à distance : pour faciliter le suivi complémentaire
La téléconsultation rassure les mères en situation d’urgence qui ont besoin d’un conseil. idem quand elles ont des enfants fiévreux depuis moins de 24 heures, mais sans symptômes. La mise en relation avec un professionnel de la santé par télémédecine leur offre une perspective objective et un certain accompagnement. Cela permet éventuellement d’obtenir un deuxième avis et d’apaiser les inquiétudes. Si nécessaire, le praticien peut demander une consultation en personne.
Et, en cas de déplacements en cabinet, des plateformes comme Qare disposent déjà dans leur base de données du dossier médical du patient. Cela s’avère utile lors des consultations sur place.
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Avec ETX Daily Up