En France, les nouvelles recommandations sur l’exposition des enfants aux écrans viennent de tomber. Celles-ci préconisent la limitation d’accès aux outils et médias numériques à différents niveaux d’âge. Elles proposent diverses consignes, proches de la règle 3-6-9-12 du psychiatre Serge Tisseron.
Exposition des enfants aux écrans en France : que dit le rapport d’experts ?
Récemment, les médias français ont partagé quelques bribes des passages du rapport d’experts quant à l’exposition des enfants aux écrans. Pour rappel, ce document fut remis à Emmanuel Macron le 30 avril 2024.
Ce qui nous turlupine, c’est de savoir si les conclusions relayées diffèrent des directives imposées auparavant au niveau national et international ?
De ce que l’on sait, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommandent depuis des années une limitation du temps d’écran pour les jeunes. Ils conseillent notamment aux parents de plafonner ce temps de sorte à favoriser les activités physiques et sociales et à préserver un sommeil de qualité.
De nouvelles recommandations qui ne s’éloignent pas de celles de l’OMS et de la HCSP
Finalement, les nouvelles recommandations de la commission d’experts, mandatée par le président, ne semblent pas trop diverger de celles de l’OMS à l’échelle mondiale et du HCSP au niveau national.
Notamment, elles insistent sur l’interdiction de toute exposition des enfants aux écrans, notamment chez ceux âgés de moins de 3 ans. Elles préconisent aussi une interdiction des téléphones portables pour les moins de 11 ans. De plus, elles proposent de limiter l’accès aux smartphones aux préadolescents de 11 à 15 ans. En outre, ces directives n’imposent aucun accès à internet jusqu’à 13 ans. Idem pour tout accès aux réseaux sociaux jusqu’à 15 ans.
Ces recommandations visent à protéger la santé mentale et physique des jeunes en réduisant l’exposition des enfants aux écrans et en favorisant des activités plus enrichissantes.
Numérique : une limitation stricto sensu pour les tout-petits de moins de 3 ans
Les recommandations de la HCSP relatives à l’exposition des enfants aux écrans chez les enfants de moins de 3 ans restent similaires à toute limitation et directive du rapport remis au président. En effet, elles conseillent de les proscrire tant que les conditions d’un contrôle parental ne sont pas respectées.
Le HCSP recommande également d’interdire tout écran 3D aux jeunes de moins de 5 ans, d’éviter d’installer ces supports numériques dans la chambre des enfants, d’interdire leur usage une heure avant le coucher et de surveiller leur consommation numérique selon le type de terminal (smartphone, tablette, PC, télévision), de l’âge et des types de contenus.
Pour ce qui est des nouvelles directives du comité d’experts, elles vont plus loin en proposant des interdictions spécifiques pour des tranches d’âge spécifiques, notamment pour les téléphones portables.
Des interdictions d’usages très variées selon les tranches d’âge
Selon l’étude Junior Connect’ de 2017 réalisée par Ipsos, les jeunes de 1 à 6 ans passaient en moyenne 4h37 sur internet par semaine. Cela équivaut à 55 minutes de plus par rapport à 2015, contre 2h10 en 2012.
Cette augmentation significative souligne une tendance à une exposition des enfants aux écrans de plus en plus tôt. Par ailleurs, théoriquement, ceux de moins de 13 ans ne devraient pas pouvoir avoir de compte sur les réseaux sociaux. C’est à juste titre vu que la majorité numérique est arrêtée à 15 ans suivant la loi du 7 juillet 2023.
Cela étant dit, ces restrictions ne sont pas toujours respectées. De nombreux jeunes accèdent aux réseaux sociaux à un âge plus précoce, ce qui soulève des préoccupations quant à leur bien-être et à leur sécurité en ligne.
Que disent les consignes des Nations Unies contre la surexposition digitale infantile ?
Pour préserver la future génération, l’OMS recommande de limiter l’exposition des enfants aux écrans, en particulier avant l’âge de 5 ans. En l’occurrence, elle conseille de ne pas exposer les tout-petits de 1 an au numérique et de limiter à une heure par jour le temps d’écran des 2 à 4 ans.
Au Canada, la société de pédiatrie propose des consignes similaires, mais plus détaillées. Notamment, elle interdit tout usage numérique chez les petits de moins de deux ans et limite le temps d’écran des enfants de 2 à 5 ans à moins d’une heure par jour. Pour ceux de plus de 5 ans, il n’y a pas de consignes spécifiques en termes de durée, mais la société canadienne encourage la mise en place d’un « plan médiatique familial ». Elle en préconise la révision régulière. De même, elle requiert des discussions sur les limites de contenu et la présence des parents lors de l’utilisation des appareils.
Des interdits rappelant ma règle 3-6-9-12 du psychiatre Serge Tisseron
Les nouvelles recommandations présentées à Emmanuel Macron s’avèrent plus précises que celles des autorités sanitaires nationales et internationales. À les définir, elles se rapprochent davantage de la règle 3-6-9-12. Développée par le psychiatre Serge Tisseron en 2008, cette dernière est régulièrement citée par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives.
Cette règle préconise de bannir toute exposition des enfants aux écrans avant 3 ans et de les limiter entre 3 et 6 ans. Notamment, il faudra se fixer une durée de 30 minutes à 3 ans et d’une heure maximum à 6 ans. Pour les plus âgés, on s’accordera sur les limites à ne pas transgresser avec l’enfant entre 6 et 9 ans. Puis, on l’incitera à gérer lui-même ses usages numériques entre 9 et 12 ans. Comment ? En privilégiant un téléphone à clapet sans Internet ni écran tactile.
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Avec ETX Daily Up