Saviez-vous que beaucoup de femmes ayant des règles douloureuses n’ont d’autres choix que de mentir pour pouvoir s’absenter du travail ? Selon une étude britannique, elles doivent inventer mille prétextes et excuses pour prendre congé sans faire de vague et prendre soin de leur santé menstruelle.
Règles douloureuses : un sujet tabou et qui crée actuellement débat
La question d’intégrer ou non le congé menstruel dans le code du travail suscite actuellement un vif débat en France. Or ce dispositif donnerait aux femmes le droit de s’absenter en cas de règles douloureuses sans que cela déteigne sur leur salaire. Son adoption serait une bataille de gagnée pour ces travailleuses obligées de créer des excuses pour pouvoir prendre soin de leur santé menstruelle.
L’Espagne fut le premier à lancer la tendance de ce congé très spécifique en Europe. En adoptant en février 2023 une loi relative à cette problématique, le pays a brisé les tabous et a poussé les autres membres de l’UE à voir différemment le phénomène.
À l’occasion de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle tenue le 28 mai 2023, la marque suédoise Intimina a publié les résultats d’une étude menée au Royaume-Uni. Ce sondage fut effectué par Censuswide en mars 2023 auprès de 1 017 femmes britanniques. Il a mis en lumière les nombreux préjugés sur les règles douloureuses et la crainte des femmes d’être stigmatisées au travail.
Une lutte acharnée pour le congé menstruel au travail
L’étude révèle qu’environ deux tiers des participantes (63 %) soutiennent l’idée d’un congé menstruel rémunéré au Royaume-Uni. Près de la moitié d’entre elles (49 %) ont en revanche déjà ressenti le besoin vital de bénéficier d’un tel dispositif.
Cependant, la problématique ne réside pas à ce niveau. Faut-il encore savoir si les employeurs sont prêts à faire l’effort. Peuventi-ils pour prendre en considération la situation des femmes souffrant de règles douloureuses en l’absence d’une loi imposant ce congé? Déjà, les femmes travailleuses sont généralement moins favorisées. De plus, une personne interrogée sur dix affirme que son employeur n’y consent qu’en cas de « symptômes graves ».
Thorsten Kiefer de l’organisation Wash United, associée à la marque Intimina pour cette Journée mondiale, souligne qu’aucune femme ne mérite d’être stigmatisée ou exclue au travail en raison de ses menstruations. Celles qui souffrent de règles douloureuses devraient bénéficier de congés payés.
Mentir pour justifier ses absences
De cette étude, on a aussi pu observer qu’environ 49 % des femmes (49%) déplorent le manque de compassion de leurs supérieurs hiérarchiques en ce qui concerne les douleurs menstruelles au travail. Or cette attitude affecte peu ou prou la santé mentale des femmes concernées.
En fait, un quart des femmes concernées avouent n’avoir eu d’autres motifs pour s’absenter que de mentir. Elles ont dû inventer des tonnes de prétextes, parfois incongrus et inventées de toutes pièces. Parmi les excuses les plus populaires, le virus mystérieux ou l’intoxication alimentaire remportent la palme (28 et 20 %).
Un fort impact psychologique sur les femmes
Toujours selon l’étude, les femmes sujettes à des règles douloureuses, mais qui continuent de travailler peuvent être affectées négativement. Cette situation peut miner tant leur bienêtre personnel que leur santé mentale.
Le Dr Susanna Unsworth, gynécologue et experte médicale pour Intimina, souligne que les périodes ont un impact variable sur chaque femme. Certaines peuvent faire face à des symptômes physiques et psychologiques graves. Le refus d’un congé ou la nécessité de mentir à l’employeur à chaque fois peut générer un important stress et de l’anxiété. Cela peut alors représenter une source supplémentaire de problèmes de santé. La stigmatisation et la minimisation de son état de santé personnel peuvent représenter une réelle source de malêtre.
Faire de ces excuses une parodie pour mieux sensibiliser les gens
À l’occasion de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, Intimina a mis en place une campagne de sensibilisation intitulée « Useless Spanish Lessons ». Celle-ci parodiait le phénomène sous forme d’un tutoriel en lign. Elle y énumére les excuses que les femmes espagnoles n’ont plus à sortir à leur patron en cas de règles douloureuses.
Cette approche met sans nul doute en lumière cet énorme pas que l’Espagne a fait pour l’Europe entière. Cela dit, dans d’autres pays du monde, on applique également le congé menstruel dans la sphère professionnelle. Cela dit, les conditions d’accès diffèrent grandement et il arrive même que dans certaines contrées, il ne soit pas rémunéré.
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Avec ETX Daily Up