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À l’Eurométropole de Strasbourg, on teste le congé de santé gynécologique

Une femme allongée sur son sofa souffrant de douleurs menstruelles, un motif justifiant un congé de santé gynécologique.

Depuis le début du mois de septembre 2024, l’entreprise strasbourgeoise a expérimenté le congé de santé gynécologique - Photography Charday Penn / Getty Images© 

Dernièrement, de plus en plus de pays considèrent les droits des femmes employées. À Strasbourg par exemple, au sein de l’Eurométropole, on a lancé une expérimentation sur le congé de santé gynécologique. Le but ? Offrir des jours d’absence à celles souffrant de menstruations douloureuses et autres troubles menstruels.  

Congé de santé gynécologique : un mois pour tester le dispositif dans la Capitale de l’Europe 

Tout au long de ce mois de septembre 2024, l’Eurométropole de Strasbourg a expérimenté un « congé de santé gynécologique ». Cette initiative innovante vise à soutenir les travailleuses strasbourgeoises souffrant de douleurs menstruelles, d’endométriose ou de symptômes liés à la ménopause.  

Notamment, ce dispositif accorde 13 jours d’absence exceptionnelle par an. Il cherche à favoriser le bien-être des femmes au travail en reconnaissant les défis spécifiques auxquels elles font face. Contrairement au « congé menstruel » déjà instauré dans des villes comme Saint-Ouen, Lyon ou la Nouvelle-Aquitaine, celui-ci s’inscrit dans une démarche plus inclusive. Il englobe divers troubles gynécologiques, sans se limiter aux règles.  

Cette expérimentation témoigne d’une volonté croissante de prendre au sérieux l’individualité de la femme dans le milieu professionnel et d’améliorer ses conditions de travail.  

Eurométropole Strasbourg : un essai pour soutenir les agents féminins et leur bien-être 

De fait, ce test a pour but de faire comprendre aux 3 500 agents féminins de l’Eurométropole à Strasbourg que les femmes sont écoutées. Elles peuvent compter sur une écoute attentive de la médecine du travail ainsi que de leurs supérieurs hiérarchiques.  

En plus, elles ont eu droit à un « congé de santé gynécologique » de 13 jours par an, dont un maximum de trois jours consécutifs. Dans sa globalité, ce dispositif vise à fournir un accompagnement adapté aux femmes confrontées à des règles douloureuses ou à d’autres problèmes menstruels.  

En revanche, pour en bénéficier, un certificat médical émis par un gynécologue ou une sage-femme, valable deux ans, est requis.  

Des menstruations aux symptômes de la ménopause… diverses problématiques prises en charge 

Christelle Wieder travaille comme adjointe à la mairie de Strasbourg en charge des droits des femmes et de l’égalité de genre. Elle a clairement précisé l’urgence d’élargir le congé de santé gynécologique à d’autres problématiques féminines autres que les menstruations douloureuses, notamment les symptômes de la ménopause. Pour cause, cette période peut entraîner un ensemble de désagréments, tels qu’un sommeil perturbé et des bouffées de chaleur. Selon Mme Wieder, ces symptômes peuvent vite devenir véritablement invalidantes pour certaines femmes.  

En intégrant ces réalités au dispositif, la ville de Strasbourg espère délivrer un soutien plus global et inclusif. Elle reconnaît ainsi l’impact de ces conditions sur la qualité de vie et la productivité des employées.  

In fine, ce dispositif entend non seulement répondre aux besoins spécifiques liés aux menstruations, mais également à ceux d’autres phases cruciales de la vie des femmes. 

Une expérimentation évaluant son fonctionnement similaire à l’ASA 

À Strasbourg, le congé de santé gynécologique fonctionne pareillement aux autorisations spéciales d’absence (ASA). Des dispositifs déjà accordés pour des motifs tels que la garde d’un enfant malade.  

Dans le cadre de l’expérimentation, ce dispositif s’accompagne de formations spécifiques destinées aux managers et aux chefs d’équipe. Cette assistance consiste à les sensibiliser aux réalités des affections gynécologiques.  

Comme l’a expliqué Mme Wieder, les responsables doivent comprendre les implications concrètes de certaines conditions. Parmi celles-ci, on a les règles hémorragiques qui peuvent exiger des pauses fréquentes, générer des migraines intenses ou encore une fatigue accablante. En informant et en formant les équipes dirigeantes, l’Eurométropole crée un environnement de travail plus compréhensif et plus inclusif.  

Le but de l’initiative : améliorer les conditions de travail des femmes 

Parallèlement à cette initiative, la collectivité strasbourgeoise espère améliorer les conditions de travail des femmes par de simples mesures. On dénote par exemple l’accès aux toilettes pour toutes les femmes agents. En effet, toutes ne travaillent pas en bureau. Certaines étant employées dans les espaces verts ou à la police municipale. De plus, la mairie envisage de rendre le télétravail plus flexible afin de mieux répondre aux besoins de ses travailleuses. Christelle Wieder reconnaît que parler de ces sujets sur le lieu de travail reste un défi pour beaucoup de femmes.  

Ainsi, elle espère que cette initiative servira de modèle et aura un effet de chaîne, incitant d’autres collectivités et, potentiellement, la législation nationale à emboîter le pas. Ce serait un énorme bond en avant vu qu’en février 2024, le Sénat avait rejeté une proposition du groupe socialiste visant à instaurer un arrêt maladie spécifique pour les dysménorrhées. 

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Avec ETX Daily Up 

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