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Journée mondiale des troubles des conduites alimentaires : comprendre un fléau invisible

Une femme et une fillette tenant des pâtes dans leurs fourchettes, l’air ennuyé.

Les parents ne sont pas responsables de l’apparition d’un trouble alimentaire chez leur enfant - Crédit Photo ©Pixabay

À l’occasion de la Journée mondiale des troubles des conduites alimentaires (TCA), le 2 juin 2025, l’on s’est tourné vers ces pathologies souvent ignorées. Anorexie mentale, boulimie, hyperphagie boulimique, celles-ci touchent tant enfant qu’adulte en France. Comme thérapie, on préconise la sensibilisation des familles aux bonnes pratiques de prévention.

Troubles des conduites alimentaires : de la souffrance silencieuse à la guérison possible

Les troubles des conduites alimentaires (TCA) regroupent des pathologies psychiatriques sévères affectant le rapport à l’alimentation. Ils incluent l’anorexie mentale, la boulimie et l’hyperphagie boulimique. Longtemps minimisés, ces habitudes d’alimentation malsaines concernent aujourd’hui plus de 900 000 individus en France. Malgré ces chiffres exorbitants, ils restent mal repérés et insuffisamment traités.

Pourtant, les TCA génèrent des dégâts physiques, psychologiques et sociaux non négligeables. La prise en charge doit être pluridisciplinaire, précoce et coordonnée pour espérer une guérison complète, surtout chez les adolescents. Il est important de sortir des idées reçues : ce ne sont ni des caprices ni des phases passagères, mais de réelles affections mentales multifactorielles.

#Skinnytok, réseaux sociaux et banalisation de ces maladies : de l’importance de la sensibilisation

Les réseaux sociaux participent activement à la banalisation des troubles des conduites alimentaires, en particulier auprès des adolescents. Des tendances comme #skinnytok sur TikTok glorifient la maigreur extrême par le biaise de contenus faisant les louanges de régimes dangereux ou de comportements à risque. Ces contenus, souvent accompagnés de musiques attractives ou de mises en scène esthétiques, renforcent les idées fausses sur le corps et l’alimentation. Les algorithmes, en proposant toujours les mêmes vidéos, isolent les jeunes dans une bulle toxique. Cela accentue les TCA plutôt que d’ouvrir à une prise de conscience. Des actions de sensibilisation ont été engagées par le gouvernement pour alerter la Commission européenne et l’ARCOM sur ces dérives.

Anorexie, boulimie et hyperphagie : comprendre les différents visages d’un TCA

Les troubles des conduites alimentaires peuvent prendre plusieurs formes cliniques. L’anorexiementale se reconnaît à une restriction alimentaire extrême et à une hyperactivité physique. La personne cherche à maigrir malgré un poids déjà très bas, ce qui conduit à une dénutrition sévère. La boulimie, elle, se caractérise par des épisodes de prise alimentaire massive, suivis de comportements compensatoires : vomissements, jeûne ou activité physique excessive. Enfin, l’hyperphagie boulimique entraîne des crises d’alimentation sans compensation, souvent liées à une détresse émotionnelle. Ces TCA sont évolutifs : une même personne peut passer d’un type à l’autre au fil du temps, ce qui rend le diagnostic et la prise en charge plus complexes.

Qui est concerné par ce genre de trouble de l’alimentation ?

Contrairement à ce que l’on puisse penser, les troubles des conduites alimentaires affectent tous les âges et tous les sexes. Si les formes comme l’anorexie et la boulimie concernent majoritairement des jeunes filles adolescentes, l’hyperphagie touche aussi les hommes, notamment entre 25 et 30 ans. Certaines formes peuvent même apparaître dès l’enfance. Les causes sont multifactorielles : génétiques, périnatales (prématurité), ou liées à la personnalité. Des déclencheurs comme l’entrée dans l’adolescence, un traumatisme, le harcèlement ou le début d’un régime restrictif peuvent marquer le point de bascule. Ces facteurs, souvent imbriqués, montrent que chaque parcours est unique et complexe, loin des clichés.

Le rôle des familles dans l’apparition de ce trouble et dans la thérapie: ni coupables, ni spectateurs

Il est essentiel de rappeler que les parents ne sont pas responsables de l’apparition d’un trouble alimentaire chez leur enfant. Le sentiment de culpabilité est naturel mais infondé. En revanche, le comportement familial peut renforcer malgré lui certains symptômes, en cherchant à bien faire : accepter que l’adolescent cuisine sans manger, éviter les repas collectifs… Ces adaptations, bien qu’empathiques, risquent de consolider la pathologie. C’est pourquoi l’implication des proches dans le soin est fondamentale. La thérapie familiale, recommandée dans les cas d’anorexie, permet de restructurer un cadre sécurisant. Les familles doivent être soutenues et informées à chaque étape pour accompagner la guérison sans s’épuiser.

Peut-on en guérir ? L’espoir à long terme existe

La guérison de troubles des conduites alimentaires est possible, même après plusieurs années de souffrance. Si certaines personnes devront adapter leur quotidien durablement, d’autres – notamment les adolescents – peuvent s’en sortir complètement. La condition ? Une prise en charge adaptée, rapide et pluridisciplinaire : soins médicaux, psychiatriques, nutritionnels, accompagnement familial. Ces dernières années, les progrès en repérage précoce, l’information du grand public et la formation des professionnels ont permis d’améliorer les parcours de soins. Mais les moyens manquent encore : peu de structures spécialisées, délais longs, manque de recherche… Un plan national ambitieux reste nécessaire pour réduire les séquelles, y compris le risque de mortalité.

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Source : https://www.info.gouv.fr/actualite/les-troubles-des-conduites-alimentaires-sont-complexes-durables-et-multiformes publié le 02 juin 2025.

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