Badabim

Des marionnettes pour relativiser l’usage des écrans dans « Maman… je m’ennuie » 

Le spectacle de marionnettes « Maman… je m’ennuie » s’adresse principalement aux enfants.

Fort de son succès, le spectacle de marionnettes « Maman… je m’ennuie » a remporté le prix du concours « S’engager pour les quartiers » - Crédit photo Vlada Karpovich/Pexels©

« Maman… je m’ennuie », un spectacle de marionnettes peu orthodoxe ! Plus qu’une simple représentation, il s’agit plus d’un dialogue établi avec des enfants et des parents pour les éduquer aux dangers des écrans. C’est une forme de sensibilisation dont le concept fut primé au concours « S’engager pour les quartiers ». 

« Maman… je m’ennuie » : une représentation ludique et théâtrale pour parler numérique 

Le spectacle de marionnettes « Maman… je m’ennuie » est l’oeuvre de l’association bretonne Dyktia. Son but ? Sensibiliser les jeunes aux dangers de l’usage excessif des écrans. Ce projet, soutenu par le ministère de la Culture, allie l’éducation à l’art.  

Bien que l’idée de ce concept ait germé il y a environ sept ans, elle n’a pu prendre forme l’année que dernière sous la plume de Gaëtane Markt. Passionnée de marionnettes depuis l’enfance, celle-ci a voulu créer un support ludique pour encourager le dialogue entre parents et enfants sur cette problématique moderne.  

Son ambition ? Parcourir la Bretagne à bord d’un van pour jouer ce spectacle et semer la réflexion sur l’usage des écrans à travers la magie de ce format théâtral atypique.  

Un spectacle de marionnettes conceptualisé par l’association bretonne Dyktia 

Derrière « Maman… je m’ennuie », il y a donc Dyktia, une association bretonne fondée en 2019 par Gaëtane Markt et son mari Cyril, qui est basée à Hennebont (Morbihan). Celle-ci s’est notamment alliée au Théâtre à la Coque – Centre National de la Marionnette pour développer ce spectacle de marionnettes. Entre autres, ce partenariat a permis de former une équipe solide et d’intégrer une marionnettiste professionnelle.  

Testé dans une école accueillant des enfants en situation de handicap, ce projet s’inscrit dans la continuité des actions de Dyktia. Des initiatives initialement axées sur des ateliers pour aider les parents à mieux comprendre le numérique et réduire l’écart générationnel. Plutôt que d’aborder les dangers d’Internet, l’association valorise le potentiel des technologies et encourage les jeunes à explorer des métiers comme la cybersécurité. L’association forme également des professionnels de l’enfance, travaillant avec des médecins et orthophonistes pour proposer des actions à jour sur l’usage des écrans. 

Une histoire de lapins pour aborder avec ludisme et subtilité les dangers des écrans 

L’histoire contée dans « Maman… je m’ennuie » est celle d’une famille de lapins hyperconnectés. Dans une clairière enchantée, une petite troupe de lagomorphes est confrontée à une problématique bien connue des humains : l’omniprésence des écrans.  

À travers les aventures de ces lapins, l’histoire invite les enfants de 3 à 7 ans et leurs parents à réfléchir à leur usage des écrans de manière ludique et bienveillante.  

Pour Gaëtane Markt, le but consiste à aborder la question des dangers des écrans sans dramatiser. On cherche à dédramatiser un sujet déjà très anxiogène. En l’occurrence, Le spectacle vise à encourager une consommation raisonnée du numérique. De même, il veut ouvrir le dialogue autour de cette thématique. 

Un théâtre de sensibilisation adressé aux parents et aux jeunes dès 3 ans 

Créé en 2023, « Maman… je m’ennuie » s’adresse principalement aux enfants de 3 à 7 ans, dès l’entrée en maternelle. Pourquoi si tôt ? Gaëtane Markt explique que plus d’un directeur d’école leur a rapporté que, même à cet âge, certains jeunes montrent déjà des signes de dépendance aux écrans. D’où l’importance de la sensibilisation

Le spectacle dure à peu près trente minutes. Il se déroule en trois étapes interactives. Tout d’abord, mademoiselle Kandy entre en scène et interroge les jeunes spectateurs sur leur usage des écrans. Dans la foulée, elle leur fait cadeau de quelques conseils avisés. Ensuite, l’histoire d’une famille de lapins prend vie, où les enfants sont invités à participer en prodiguant des conseils. Enfin, grâce à une technique narrative astucieuse, les petits découvrent des astuces et activités alternatives aux écrans. De quoi stimuler leur créativité et imagination sans numérique ! 

Primé au concours « S’engager pour les quartiers » de la Fondation FACE 

Un an après sa création, « Maman… je m’ennuie » a déjà eu le mérite de remporter le prix « Éducation aux médias pour le jeune public » lors du concours « S’engager pour les quartiers ». Coparrainé par le ministère de la Culture et initié par la Fondation FACE, ce prix valorise les projets innovants dans les quartiers prioritaires et les zones rurales.  

En outre, Dyktia a déjà joué dans une école du quartier politique d’Hennebont et dans une zone rurale bretonne. L’association veut ainsi toucher des territoires peu sensibilisés à l’usage des écrans. Pour faire de ce spectacle un succès, la mobilisation locale a été essentielle. La mairie a ouvert la salle communale, invitant des structures sportives et des bibliothèques à participer.  

Grâce aux marionnettes, Dyktia peut se targuer de sensibiliser un public large, y compris des personnes qui ne viendraient pas à des représentations classiques. 

Apporter de l’optimisme à la culture digitale pour mieux éduquer les enfants

Après un an d’existence et sa victoire au concours « S’engager pour les quartiers », le spectacle « Maman… je m’ennuie » évolue. En effet, son concept se précise grâce à la collaboration avec une éducatrice de jeunes enfants et une psychologue, ainsi qu’une montée en compétences artistiques. De plus, il tend à se décliner sous un format plus léger et transportable pour atteindre un public plus vaste.  

Après chaque représentation, un livret d’accompagnement sera distribué aux familles. Celui-ci prolongera ainsi le dialogue entamé sur l’usage des écrans.  

Cette représentation « Maman… je m’ennuie » a su apporter une touche d’optimisme dans l’éducation au numérique, estime Gaëtane Markt. Selon elle, les jeunes enfants, sensibles et réceptifs, peuvent même devenir de précieux relais pour sensibiliser les plus grands. De quoi renforcer ainsi l’impact du message. 

Suivez-nous sur notre page Instagram Badabim pour d’autres actualités sur l’usage des écrans par les enfants.  

Site du gouvernement : https://www.culture.gouv.fr/actualites/des-marionnettes-pour-sensibiliser-aux-usages-des-ecrans publié le 11 juil. 2024  

Quitter la version mobile